À quelques jours du départ, je n’ai toujours pas acheté mon billet. D’ailleurs, je n’ai encore rien préparé de mon voyage. J’ai juste un premier point de chute chez l’ami d’un ami pour une semaine à fort-de-France. Après ça, tout repose entre les mains de « ma bonne étoile ». Je souhaite qu’elle brille intensément, parce que j’envisage de passer tout l’hiver là-bas. 

La Martinique... une île de rêve pour certains, terre de mes racines pour moi. Des racines que je connais à peine, et que je me suis mis en tête de retrouver. Pourquoi, dans quel but ? Je pense pour rapatrier les parties de mon être éparpillées dans mon inconscient d’homme métis, à cheval entre deux mondes. Deux mondes dont un m’est en grande partie inconnu.

Désormais arrivé à la moitié de ma vie, il ne s’agit pas pour moi d’un simple retour aux sources. Comme je m’apprête à marcher sur l’autre versant de mon existence, la perspective de ce voyage répond davantage à un appel intérieur d’unité. Un appel qui m’inspire à \240rassembler les pièces de mon puzzle identitaire, en partie pour me sentir et me savoir entier, et ainsi affirmer ma vie. Mais aussi, pour satisfaire un rêve peut-être utopique : « je veux, avant de passer la dernière porte, avant de sauter pour le grand voyage, pouvoir répondre à cette question que je me posais étant enfant : « pourquoi je suis moi ? »

Demain je vais finir les dernières tâches administratives pour être en paix avec les impôts. Et lundi, je réserverai mon billet : Montréal, Fort-de-France. J’ai trouvé de bonnes promotions sur Air Canada à partir du 23 octobre. Pour me garantir d’aller au bout de ma quête, je ne prendrai qu’un aller simple.

Le voyage commence.