
Nos sacs à dos vont monter dans l’avion
Encore un peu d’attente aux Pays Bas et nous voilà chouchoutés dans le gros Boeing d’Aeromexico. Comme à son habitude, Charlie consulte le magazine des avions situé dans le dossier du passager. Voilà pourquoi on sait que c’est un Boeing ! Le service est luxueux: on a droit à un vrai mini verre en verre pour le vin et à des mini-couverts en métal (sauf le couteau, ça serait trop dangereux. Lui est en plastique !). Oooh mais ils sont tellement mignons et ils iraient tellement bien pour notre roadtrip qu’on réfléchit à un stratagème pour les embarquer. Les Français sont incorrigibles, des vrais roublards! On se planque sous les doudous fournis par aeromexico pour enlever nos masques et passons une très bonne nuit, moi sur la banquette de trois sièges, Charlie comme un roumain sur le plancher. 12h de vol et pas un film, c’est dire si on a bien dormi! Aterissage en douceur dans l’aéroport le plus haut du monde (2200m d’altitude) dans la mega ville étendue de Mexico (25millions d’hab). A croire que l’avion nous manque déjà : on réserve dès notre atterrissage un petit vol interne pour Cancun. Il est 3h40 heure locale (10h40 en France). Notre acclimatation au changement d’horaire et au climat devrait être plus sympa sur la côte, pensions-nous.
On change de terminal, masques sur le museau, café américain mega XXL à la main, sacs à dos (ultra light seulement 15kg avec tous notre matos dedans!) sur le dos et petit sac de voyage à l’épaule. Charlie tente en chemin de boire un gorgée brûlante, entre le masque qui le gêne et la bretelle du sac qui tombe, hélas, il s’étouffe avec et le recrache par terre #pig . c’était un trop gros défi!
Le temps s’aaaallonge, on ère puis enfin à 12h30 heure locale (19h30 heure française) notre avion low-cost VivaAerobus (un petit Airbus cette fois-ci, précise Charlie) nous embarque au-dessus des nuages et après qq turbulences dues à la fin de la saison des pluies, nous arrivons à Cancun. La péninsule Yucateque est magnifique depuis l’avion: une forêt dense s’étire à perte de vue, c’est plus enthousiasmant que Mexico! Charlie aperçoit quelques Cénotes, et sur la côte on constate l’horreur : des hôtels s’étirent tout le long du littoral, l’acclimatation risque de ne pas être terrible ....
On trouve un petit hôtel sur Airbnb dans le centre de Cancun - le vrai village, dans la vraie vie, loin des complexes hôteliers - nous sommes dégoulinants de sueur. Ici le respect des consignes « COVID » est drastiques. On comprend la peur des mexicains, vus les hôpitaux, mieux vaut ne pas tomber malade. A chaque porte un mec t’arrose généreusement de gel hydro, TOUT LE MONDE porte un masque \240sans tricher (sauf les touristes) eou souvent une visière en plus (ou des lunettes PVC on a pas compris pq ?). A chaque pas de porte on doit se desinfecter les chaussures, et on nous prend quasiment systématiquement la température au taser au passage. Le papi de l’hôtel, recruté pour nous mettre du gel, affirme que les mexicains ont moins le Covid que nous paq il fait chaud, et le virus n’aime pas la chaleur. Alors que dans notre pays lointain, il fait froid, donc c’est l’hécatombe.
Une petite douche et nous voilà libérés de nos coquilles, on file faire ce dont on a été privés cette année 2020 : boire une bonne bière au bar! Direction la Plaza de Toros, un ancien lieu de corrida transformé en spot de bars, musique à fond. On trinque à La Corona vs Une pils locale. Ah oui, va falloir se réhabituer aux Pils et dire adieu aux IPA ! On commande des tapas, je me fais avoir par une tapas locale typique qui arrache et me brule le palais - va falloir se méfier des piments !
Au crépuscule les Zanates se ruent dans les arbres et c’est à celui qui crie le plus fort. Noir avec des reflets bleutés, au physique d’une petite corneille, son chant nous rappelle le Tui Néo-zélandais. Il lui manque que les pompons blancs attachés à la gorge, et quelques gammes de chants supplémentaires !
12 JANVIER, CANCÚN
C’est notre premier jour au Mexique ! On a survécu au ventilo dans la chambre qui menaçait de nous tomber dessus. Pas besoin de couvertures dans les chambres, seulement des draps. La vue sur Cancun étonneraient les touristes qui passent leur séjour dans les gros complexes hôteliers.
Notre budget pour le voyage est de 500€ pour deux tous les 15jours. On ignore si c’est faisable ou pas. En ayant lu le Lonely Planet, ça semble serré mais ça devrait passer. On considère trouver un logement à 300 pesos la nuit (soit un peu moins de 15€ pour deux). L’hôtel ici nous coûte 350€, ce qui est pas mal pour cette région touristique.

Vue sur le « vrai » Cancún
Qu’allons-nous donc faire ?
Nous partons arpenter les rues de la ville à la recerche d’un petit déjeuner où on nous sert un « Expresso Américain » à en outrer les Italiens : un vrai bol de tisane ce café ! Puis on se met en tête d’aller « à la plage ». Idée qui semble raisonnable en étant au paradis de la plage. Eh bien les complexes hôteliers s’accaparent tellement les plages qu’on a beau marcher sur le littoral, on est privés même de la vue ! On marche on marche on marche, 15km de bitume, des voitures à toute zibures et toujours pas de plage! Quelle frustration. On est consoles par la compagnie rigolote des iguanes qui sortent chaque .. tuyau sous le trottoir pour se dorer la pilule au soleil !

Petit iguane qui sort de sous le trottoir
On arrive à accéder à deux petites plages publiques, serrées entre deux complexes, mais on est écœurés de voir ce qu’il « reste » au mexicain pendant que les touristes des hôtels profitent de plages privées. En revanche, les rues des hôtels sont bien plus entretenues et propres que Cancun même, qui est une vraie poubelle.

La côte de la « zona Hotelera »
De toute façon on ne peut pas se baigner, car on a pas de maillots de bain. On se met alors en quête d’un maillot, mais faisons au préalable escale dans une ruelle de tacos pour nous requinquer de ces km de marche. Puis onprend la « micro » pour retourner à la ville, non sans un petit regret de ne pas être allés traquer les crocodiles à la lagune (j’ai vu au dernier moment un panneau qui disait de faire attention aux crocos).
Mission remplie pour le maillot, on va se promener un peu sur le « malecon » de la lagune (toujours pas de crocos), et rentrons dans les ruelles de Cancun, bien animées. Les enfants jouent dans la rue sur des voitures à batterie, il a beaucoup de stands, de musique, de nourriture, de vie ! Que les villes vivent comparée à la France. On se trouve une petite terrasse pour dîner, dans la chaleur mexicaine et rentrons nous coucher. A 3h du mat, Charlie doit faire un « test de connexion » pour son examen final de DE spel, qu’il passera en visio depuis le Mexique le 20 janvier, dans le secret le plus total!
Alors faire croire à 3h du mat qu’il fait grand jour et que c’est l’hiver est une scène très étrange ! Mais la scène passe bien, et le formateur lui souhaite bonne chance pour son épreuve et lui conseille de mettre un peu plus d’éclairage pour qu’on puisse voir son beau teint !
13 JANVIER, TULUM
Cancun ne nous ayant pas vraiment fait rêver, on « croit » fuir la capitale du tourisme pour un village plus tranquille et moins fréquenté, où la nature est plus accessible. \240Direction Tulum, où nous nous pensons délivré de cette opression touristique. J’ai repéré une cabaña dans notre budget sur Airbnb : 200 pesos la nuit, en pleine forêt. C’est excentré de Tulum mais au moins on sera peace et en plus y’a des cenotes à explorer juste à côté ! Le bus nous dépose donc en bord de route, et nous marchons 30min sur une piste, avec nos coquilles. Ça promet d’être pas mal ! Des panneaux jaunes indiquent de faire attention à ne pas écraser de nombreux animaux exotiques : Pécari, Singes, Iguanes, Pumas .. On aimerait tellement voir tout ça !

Enfin libres ! (?)
Notre cabaña de rêve est une vraie chasse au trésor : on a pas d’adresse alors on demande aux gens où c’est en montrant notre photo ! Voilà que Juan nous fait monter à l’arrière de son pick up et nous emmène encore plus loin dans la forêt, chez « l’étranger ». Nous le remercions chaleureusement et il nous conseille, en joignant les mains devant sa poitrine « si ça ne va pas chez l’étranger, allez par ce petit chemin voir mon ami Gabriel. C’est un grand chaman. Il vous accueillera certainement et avec un peu de chance, il vous emmènera peut être dans l’inframundo.. »
Chez l’étranger, ça ressemble plus à ce qu’on cherche: un camping en pleine forêt. Mais la cabaña n’est pas en vue. Un « employé » peut être benevole nous propose de mettre notre tente sur du sol dur dans un coin miteux pour ... 400 pesos ! On est étonnés, c’est disproportionné. N’oublions pas qu’on est tout proche de à mane touristique ça rend tout le monde bargeo. Pour 600 pesos par personne, il nous invite à participer aux rites de prières sur sons ancestraux autour du feu. Ça sent le fake. L’étranger se balade presque nu dans le « camping », un blanc tatoué des pieds à la tête, qui a dû resté percher depuis l’absorption de sa première potion maya ! Bon .. on décline son offre et prend le petit chemin, voir le chaman. Le site est joli, des petites palapas (toit pour poser la tente ou le hamac) sont disséminées dans la forêt, des cercles de prières sont entretenus ça et la, il y a même un petit cenote au pied d’un petit temple pyramide! C’est un chouette endroit. Mais le chamam n’est pas là, seulement ses employés-bénévoles nous invitent à attendre son retour pendant 2 ou 3h. Ils n’osent pas prendre de décision pour lui, Charlie et son sixième sens les sent sous domination. Et bon dieu que ça pue la pisse dans ces palapas. \240Qu’est ce qu’on est venus faire ici finalement ? Visiblement les gens qui viennent ici recherche une retraite spirituelle. \240La question nous trotte dans la tête: à t on besoin d’une retraite spirituelle ? Ça nous ouvrirait l’esprit mais c’est pas le moment, on a besoin de BOUGER, de courir de voler et d’être libres. Alors que je tâte l’eau du cenote, ill y a de jolis petits poissons qui brillent quand ils se retournent.

Mini cenote du Shaman
On décide de repartir. Allons à Tulum, ça sera plus facile pour se déplacer, et visiter ce qu’on voudrait. Chao la vie peace and love, on reviendra peut être pour vivre le rite initiatique du monde souterrain.
Deux japonaises nous récupèrent sur la piste. C’est étonnant on dirait qu’il n’y a personne mais il y a du monde. Elles nous racontent que la spiritualites japonaise et la spiritualité maya ont beaucoup de point en commun, et que oui, elles ont déjà vu et entendu des pumas et des jaguars. La chance, on regrette déjà de ne pas être restés finalement. Pourquoi ne sommes nous pas à notre aise ? Qu’est ce que nous sommes venus chercher ?

Retour vers Tulum
Elles nous déposent à Tulum. Une foule de blancs arpente les rues. Au moins on les voit, paq a Cancun ils sont tous dans les hôtels. On débarque, il se met à pleuvoir, y’a plus qu’à chercher un logement mais tout est cher, et c’est pas mal complet. Après une pause cafe-frappe, on atterri finalement dans un petit complexe hôtelier de cabaña, excentré de la ville. Après négociation, on a une cabane pour 600 pesos, le petit dej, et ils nous prêtent des vélos. C’est pas si mal finalement ! Mais cela va nourrir de faux espoirs .. Aller ne traînons pas trop, la journée est déjà bien avancée avec ces transports : prenons un velo et filons à la plage ! Ça nous fait un bien fou, la côte est emprisonnée par des hôtels en ligne sur des kilomètres, mais on trouve un petit accès où faire escale,boire une bière et trinquer avec les pélicans ! Deux pêcheurs, l’un au filet, l’autre à la « roulette » souhaiteraient plutôt que nous les assomions. Ils sont malins ces peliquants !

Bon IPA sur la plage de Tulum

Monsieur Pélican
On regarde la mer, puis la carte, puis nos vélos, et on a qu’une envie : continuer en vélo tout droit jusqu’au bout de cette petite piste, jusqu’à Punto Allen! La voilà la belle idée! On l’aide nos sacs, on prend juste de quoi bivouaquer. Y’a que 50km, et on sera au coeur d’une « réserve de Biosphère » c’est magnifique ! Je veux déjà y être. Nous rentrons plein de bonnes idées, enfin l’aventure approche. On mange chez des vegges (ça fait du bien les légumes!) avec les touristes-hippies de Tulum, et montons notre petit plan !
14 JANVIER, TULUM
Bon, après notre petit délire, on a décidé de ne pas être en proie à nos émotions et de déjà profiter des richesses de Tulum avant de partir vers d’autres horizons! Au programme: visite de ruines Mayas et Cenote tant attendu !
Nous chevauchons nos vélos en direction du parc arqueo, de bon matin il ne devrait pas y avoir grand monde. Bon, on s’est un peu trompé sur ce point là : des bus de touristes descendent au parc pendant que nous zigzaguons avec nos vélos jusqu’à l’entrée. Les touristes, eux, s’en fichent du masque. Par contre tous les Mexicanos appliquent bien la règle. Les ruines sont jolies, un ancien port de commerce stratégique à m’époque Maya, il y a environ 2000ans. Elles servaient encore jusqu’à l’arrivée des Espagnols. Nous sommes étonnés de la petitesse des temples. Certaines sculptures sont encore bien visibles tandis que nos amis les iguanes se cachent dans les trous des fenêtres cette fois-ci, en variant les poses pour le plaisir de Mr Tong. Les bâtiments sont ordonnées stratégiquement pour que le lever de soleil éclaire précisément tel ou tel temple selon qu’il s’agisse de l’équinoxe ou du solstice, point de repère important pour l’agriculture.

Le temple du Vent d’une ancienne cité portuaire Maya.

Sculpture Maya \240en « estuco »
Il fait chaud, on va piquer une tête à la mer ( il faut quand même que j’inaugure mon maillot de bain!). Nos vélos nous y mènent allègrement, et même jusque sur la plage, qui est agréablement pas bondée !

Les plages sont parfaites pour faire du vélo
Petite pause dans un foodtruck local pour une soupe et une torta de « cabeza de res » (on évitera la traduction pour ne choquer personne!) et continuons notre programme : nous pouvons rejoindre à vélo le Gran Cenote, dont les photos sont alléchantes. On roule par la route pour y aller, dans les odeurs de poubelles et la poussière des camions en tout genre (ça fait rêver ?) Pas autant que l’entrée du Cenote : une vraie piscine municipal. Il y a même des tourniquets et une billetterie en verre pour payer ! 250 pesos, c’est dingue de s’approprier la nature comme ça. Ça nous choque tellement que nous préférons nous abstenir de cette expérience de bain touristique. Un Cénote perdu au milieu de la jungle doit bien nous attendre qq part ? Bon, consolons nous avec une petite photo de notre en-cas de midi !

Pause midi dans un bouiboui de rue: soupe et sandwich de « tête de bœuf »
15 janvier, TULUM
Cette fois-ci on va réaliser notre projet ! Enrique et Alfredo sont aussi enthousiasmés que nous à la réception ! Ils acceptent de garder nos gros sacs et nous partons avec nos minis sacs louer un vélo en centre ville. On a repérer le Mac du Bike qui doit arnaquer toute la ville, ça ira bien ! Et hop, deux beaux chapeaux sur la tête, deux vélos pourris à 100 pesos et nous voilà partis pour faire les 60 km qui nous séparent de Punta Allen ! On a fait des plans à tomber par terre : une fois à Punta Allen, on pourra prendre le bateau avec nos vélos pour traverser la Biosphère (un gros parc avec des lagunes) et continuer notre langue de sable jusqu’a Xalak, à la frontière avec le Bélize, où nous pourrons récupérer un bus pour revenir à Tulum. Ça paraît réalisable ! On entre dans le parc, on paye nos 90 pesos d’entrée, je m’écris « HOURRA, enfin libres ! La vraie vie commence! » et là le vélo de Charlie cède dans un nid de poule : plus de pédalier (pourtant on était en fixie, THE vélo indestructible). Donc on appelle le Mac, qui non seulement ne fais pas son service de Rescate, mais en plus nous ordonne de rentrer « on a pas le droit de s’éloigner de plus de 10km de sa boutique ». Non mais quel relou. Heureusement la chance nous sourit malgré tout : on trouve une petite lagune bien cachée où passer l’après-midi. On a même la grande chance de nager à côté d’un caïman qui se reposait tranquillement sur une branche, la queue dans l’eau ! On ne s’est pas trouvé approché car dit Bebe Caïman dit aussi Maman Caïman !

Un petit caïman nous attend dans cet immense cenote
La chance nous sourit encore : \240on trouve un VRAI bar (d’habitude on ne trouve que des cantines/resto) avec une longue liste de bières Mexicaine IPA comme on aime, alors autant dire qu’on y reste jusqu’à ce que nos vélos nous ramènent en titubants (eux, pas nous!). L’ambiance est bonne ce soir à Tulum ! On a pris la bonne résolution suivante : si Enrique nous prête les vélos de l’hôtel demain, alors nous irons à Punto Allen (deuxième tentative!). Si non, nous devrons partir vers un destin nouveau!

Un VRAI bar de bières IPA artisanales